Singapour, havre de l'oeil apotropaïque...
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A cette époque ancienne, sous le règne de l’empereur Tu-Duc, de nombreux navigateurs chinois devenaient la proie de gros poissons et des crocodiles. C’est alors que les bateliers se mirent à faire peindre à l’avant de leur embarcation un œil grand ouvert pour faire prendre leur barque pour un être vivant animé, repoussant les monstres marins…
Singapour a hérité des légendes de tous les pionniers européens, chinois, malais et indiens qui ont construit la ville fondée en 1819 autour de son port, devenu très tôt le pivot géographique du libre-échange : pas d’importation pour satisfaire une population inexistante, pas d’exportation par absence de production agricole ou industrielle, mais un transbordement incessant de marchandises entre l’Europe et l’Asie, et plus tard l’Amérique.
Singapour est devenue ainsi l’escale maritime incontournable pour le ravitaillement en charbon noir de la marine à vapeur, surtout après l’ouverture du canal de Suez, puis ensuite pour la maintenance et la construction navale, et plus récemment un centre mondial pour le stockage et le raffinage des hydrocarbures, une sorte de Houston asiatique. Aujourd’hui, Singapour devenue une nation en 1965, est le troisième port mondial, un hub majeur du transport par containers et un way-point incontournable pour la navigation internationale voyant passer près de 70.000 navires par an.
La destinée de Singapour a toujours été tracée par sa position géographique clé, gardienne de l’accès au détroit de Malacca, sur la Route des Epices. Et malgré les cyclones et les pirates, c’était la variante maritime de la Route de la Soie pour le commerce entre l’Europe et l’Asie.