JO 2024 : la cérémonie sur la Seine ou l'histoire d'une idée folle

Jeux Olympiques 2024
Par AFP / Figaronautisme.com

La cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques, un événement emblématique marqué par la splendeur et l'émotion, symbolise l'unité mondiale et célèbre l'esprit de compétition et de camaraderie. Depuis les premiers Jeux modernes en 1896 à Athènes, ces cérémonies ont évolué pour devenir des spectacles grandioses. Cette année, la France a mis les bouchées doubles pour proposer une cérémonie hors du commun et, pour la première fois, hors d'un stade. Retour sur l'histoire de cet événement, qui s'annonce inoubliable.

La cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques, un événement emblématique marqué par la splendeur et l'émotion, symbolise l'unité mondiale et célèbre l'esprit de compétition et de camaraderie. Depuis les premiers Jeux modernes en 1896 à Athènes, ces cérémonies ont évolué pour devenir des spectacles grandioses. Cette année, la France a mis les bouchées doubles pour proposer une cérémonie hors du commun et, pour la première fois, hors d'un stade. Retour sur l'histoire de cet événement, qui s'annonce inoubliable.

Il s'en est fallu de peu que l'idée folle d'organiser une cérémonie d'ouverture des JO sur la Seine ne voie pas le jour : née il y a plusieurs années, elle a dû surmonter de nombreux obstacles, techniques, politiques et sécuritaires.

Ce jour de mai 2020, le préfet de police de Paris Didier Lallement ne mâche pas ses mots face aux organisateurs des Jeux Olympiques. "Clairement, il a expliqué qu'il ne voulait pas de cette cérémonie sur la Seine, qu'en terme de sécurité ce n'était pas possible", raconte un participant à cette réunion à la préfecture de police sur l'île de la Cité. "On a un peu vacillé, sur le mode, est-ce qu'on va y arriver ? Est ce que le préfet va réussir à convaincre les autorités de ne pas la faire ?"

Inédit, le projet initial avait de quoi susciter les sueurs froides des forces de l'ordre : plusieurs centaines de milliers de personnes disséminées sur six kilomètres de quais de Seine, dans un contexte de menace terroriste élevée.

"Criminelle"

Un spécialiste des questions sécuritaires, le criminologue Alain Bauer, évoque à la télévision une "cérémonie criminelle", pas moins. Pourtant, l'idée de la Seine comme scène de spectacle remonterait à 1998, pour la Coupe du monde de football, à en croire une interview récente au Figaro de Michel Platini, qui dirigeait le comité d'organisation : "On avait un plan pour la Seine. L'État nous l'avait refusé, pour des raisons de sécurité."

Quand la France avait candidaté pour les JO 2012 finalement attribués à Londres, l'ancien président Jacques Chirac avait imaginé lui une cérémonie hors d'un stade, sans que la Seine ne soit dans le scénario. En tout cas, l'idée flottait dans l'air au moment de la candidature pour 2024, assurent plusieurs sources autour et au sein de l'organisation des JO.

Un soir d'octobre 2016, à l'occasion d'une nuit blanche parisienne, ces fêtes culturelles nocturnes organisées tous les ans dans la capitale, la maire socialiste Anne Hidalgo et le président du CIO Thomas Bach observent des bateaux aux couleurs olympiques naviguer sur le fleuve parisien, en face de Notre-Dame. "Je ne sais pas si ça a joué, mais elle se le rappelle", assure un élu parisien.

Un autre événement va convaincre Thomas Bach de sortir du stade : la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de la jeunesse à Buenos Aires le 6 octobre 2018. Les images de liesse de la population argentine font mouche auprès de l'Allemand qui, deux mois plus tard, fait part de son enthousiasme devant les comités nationaux en marge de la commission exécutive.

"Quand j'arrive au Cojo (ndlr : Comité d'Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques), sortir du stade, c'est déjà dans l'air du temps du côté du CIO, le contexte est favorable", raconte à l'AFP Thierry Reboul, le directeur des cérémonies du Comité d'organisation, recruté en mai 2018.

L'ancien patron de l'agence Ubi Bene avait marqué les esprits en installant une piste d'athlétisme sur la Seine à l'occasion de la journée olympique en juin 2017. Celui qui entrera dans l'équipe de Tony Estanguet quelques mois plus tard avait-il déjà l'idée d'utiliser la Seine en arrivant ? "Honnêtement pas du tout, l'histoire de la piste d'athlé, je voulais l'image mais je n'y ai pas pensé ensuite", assure-t-il.

"Banco"

À son arrivée au Cojo, "on me parle très vite des Champs-Élysées, sauf que je trouvais ça pas assez original". Lui assure que l'idée naît lors d'une déambulation. "En me baladant dans Paris un jour, je me suis dit 'mais évidemment, c'est sur la Seine qu'il faut le faire'", explique-t-il à l'AFP.

Une version pas forcément validée par tous. "Je ne sais pas vraiment qui le premier a eu l'idée, mais ce dont je suis sûr, c'est qu'au sein de notre équipe, l'idée de la Seine était déjà présente avant que Thierry Reboul n'arrive au Cojo", assure un membre de l'entourage de la maire de Paris. Dès 2019, les équipes du Cojo se penchent sur le projet, mètre par mètre, sur les conditions météo... La mairie de Paris et les organisateurs sont en phase. Reste à embarquer les pouvoirs publics.

Tony Estanguet en parle en novembre 2020 à Emmanuel Macron qui dit dans un entretien à l'Équipe trouver l'idée "folle" et dit "banco". Ne manque plus à convaincre que l'Intérieur et la préfecture de police, très réticents.

Mais le président français tranche et officialise ce projet lors des JO de Tokyo à l'été 2021. Le départ du préfet de police de Paris Didier Lallement à l'été 2022, farouche opposant à cette idée, et l'arrivée de Laurent Nuñez, "fin politique", met "beaucoup d'huile dans les relations entre la police et les organisateurs", assure un haut fonctionnaire. Les promoteurs de la folle idée l'ont emporté. Pour autant, les tumultes ne prennent pas fin. Les tractations sur sa mise en exécution s'intensifient.

En cause ? La jauge de spectateurs, que la préfecture de police de Paris va habilement faire descendre mois après mois, conciliabules après conciliabules.

Bien loin des deux millions de spectateurs, hypothèse de départ des organisateurs et de la mairie de Paris, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin fixe un chiffre devant les sénateurs en octobre 2022 : 600.000. Puis silence... Le contexte géopolitique se durcit avec la guerre en Ukraine, puis la guerre à Gaza à partir de l'automne 2023. L'enjeu sécuritaire devient majeur, le risque terroriste plane et les demandes de plan B se multiplient.

Mais rien ne bouge ni ne filtre avant que le couperet tombe en janvier 2024. Ce sera finalement moitié moins, 100 000 payants, et 220 000 invités sur les quais hauts. Plus question de venir à brûle-pourpoint, sans sésame.

"On a atterri sur un chiffre acceptable", se félicite un haut fonctionnaire qui, ironique, ne cache pas sa satisfaction : "Lors des premières réunions, ils planaient avec leur million tandis que les policiers parlaient de 250 000. Qui a gagné ?"

La cérémonie d'ouverture des JO 2024 s'annonce grandiose, et des témoins ont réussi à capturer quelques images des répétitions.

Bonne soirée de cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques 2024 ce soir, à 19h30 !

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METEO CONSULT
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Nathalie Moreau
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Gilles Chiorri
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.