Finale Louis Vuitton Cup - jour 3 : ne rien lâcher !

Par Figaronautisme.com

Après l'une des courses les plus marquantes de cette 37e America's Cup Louis Vuitton hier, INEOS Britannia et Luna Rossa Prada Pirelli sont retournés aujourd'hui sur le champ de bataille pour deux courses. Alors, qui des Italiens ou des Anglais ont su tirer leur épingle du jeu ?

Course 5

Luna Rossa a l'entrée bâbord au départ et cherchera certainement à faire une entrée plus intelligente qu'hier. Le vent est proche de la limite de 21 nœuds, mais crucialement juste en dessous, et la course est déclarée « en direct » à l'heure. Au départ, l’équipe italienne entre intelligemment à 40 nœuds, avec l’équipe britannique entrant plus rapidement à 46 nœuds et effectuant immédiatement un empannage pour suivre l’Italie à droite. L’Italie empanne à la limite et navigue en profondeur, suivie par l’équipe britannique qui se place au vent puis traverse la proue de l’Italie alors que celle-ci tombe des foils en lofant. Départ clair pour l’équipe britannique, mais l’Italie se remet rapidement à foiler et vire à droite.

L’équipe britannique couvre à droite, puis profite d’un virement sur la proue de l’Italie, obligeant les Italiens à virer à nouveau vers la limite. L’équipe britannique couvre et traverse ensuite l’Italie pour conserver le côté droit dans le dernier quart avant de traverser à nouveau et d’effectuer un virement de bord en moins pour atteindre la première porte au vent. Prenant la marque tribord à la porte, l’équipe britannique vire avec une avance de seulement 5 secondes, l’Italie prenant la marque bâbord et sortant de la porte à grande vitesse.

Après s'être écartées des côtés opposés, l’équipe britannique conserve son avance en descendant sous le vent sur un long tribord, avec des communications précoces à bord suggérant qu’ils veulent minimiser les manœuvres. Dans les approches finales, l’équipe britannique effectue un empannage serré sur la proue de l’Italie, la forçant à empanner, mais c’est désespérément proche à la porte sous le vent avec 6 secondes d’avance pour l’équipe britannique.

L’Italie se dirige vers la limite droite tandis que l’équipe britannique entre depuis la gauche pour traverser avec 85 mètres d’avance et continue vers la limite droite. L’Italie reste au milieu du parcours et cela représente un petit gain pour l’équipe britannique. Dans le dernier quart, l’équipe britannique effectue une bonne couverture sur l’Italie dans les approches finales avant de virer sur la layline bâbord et de prendre la tête à la deuxième porte au vent avec seulement 7 secondes d’avance, atteignant 52 nœuds lors de l’abattée.

Les deux bateaux se dirigent vers la gauche lors de la descente, puis empannent à la limite avant de s'aligner empannage pour empannage jusqu’à ce que l’équipe britannique atteigne la layline bâbord pour contourner la marque tribord avec une avance de 11 secondes. L’équipe britannique se dirige à nouveau à gauche initialement avant de virer pour couvrir l’Italie, qui est loin à la limite droite. À la croisée, l’équipe britannique conserve toujours la tête et renonce au « slam dunk » pour se diriger vers la limite droite. L’Italie cherche de la pression ou un changement de vent à gauche, mais il n’y a rien, et l’équipe britannique fait un petit gain. C’est une vraie course en duel !

Dans le dernier quart, l’Italie se désynchronise avec l’équipe britannique et, à la troisième marque supérieure, l’équipe britannique effectue un virement et une abattée pour contourner la marque tribord et mener avec seulement 5 secondes d’avance, les deux bateaux se dirigeant vers la limite gauche. L’équipe britannique couvre efficacement les empannages lors de la descente et fait un petit gain, de sorte qu'à la dernière porte sous le vent, l’avance atteint 9 secondes. Cependant, une mauvaise manœuvre alors que l’équipe britannique glisse sur deux planches autour de la porte ramène l’Italie dans la course et l’équipe britannique passe en mode défense sur le bord.

C’était l’ouverture que l’Italie recherchait, et les bateaux virent bord sur bord vers la limite droite, l’équipe britannique frappant sans relâche la proue de l’Italie chaque fois qu'elle le peut. L’équipe britannique rétablit son avance dans le dernier quart de la remontée et contourne la dernière porte au vent avec 8 secondes d’avance. Tout se joue sur la dernière descente !

Les deux bateaux se dirigent initialement vers la limite gauche, l’Italie étant la première à se détacher et à empanner, couverte par l’équipe britannique qui navigue à nouveau sur ses angles profonds lors d’un long empannage tribord. L’Italie prie pour un miracle maintenant, mais l’équipe britannique exécute parfaitement le dernier empannage et fonce vers la ligne d’arrivée pour prendre l’avantage 3-2 dans la finale de la Louis Vuitton Cup. Le delta final est de 12 secondes - une grande victoire pour les Britanniques.

Course 6

Luna Rossa voudra conclure cette course efficacement pour égaliser la série et a l'entrée tribord. L’équipe britannique (GBR) arrive de l’extrémité bâbord et effectue facilement le premier croisement alors que l’Italie (ITA) entre et empanne sur leur poupe. L’équipe britannique vire immédiatement de bord et abat pour revenir en suivant l’Italie à distance. L’Italie s’enfonce profondément dans la boîte, suivie par l’équipe britannique, puis effectue un empannage pour prendre la position au vent. L’équipe britannique démarre sous le vent et les deux bateaux prennent de la vitesse en adoptant des modes élevés lors de la sortie vers la limite gauche. L’Italie ne parvient pas à conserver la hauteur de l’équipe britannique et est forcée de virer la première.

Course de vitesse maintenant vers la limite droite, et lors du virement sur bâbord, l’équipe britannique est forcée de virer sur le vent arrière de l’Italie. L’Italie reste en hauteur en tant que bateau prioritaire et c’est très serré. L’équipe britannique tente la compression, mais c’est un bras de fer auquel l’Italie fait face et elle vire sur la layline tribord vers la première porte avec 4 secondes d’avance.

L’équipe britannique est la première à empanner du côté gauche de la descente, couverte par l’Italie et pousse fort pour tenter de passer au-dessus. L’Italie conserve une très belle position sous le vent et tient le rythme jusqu'à la limite droite, atteignant des vitesses entre 44 et 47 nœuds. À la porte sous le vent, les deux bateaux optent pour la marque droite et virent sur deux planches pour se diriger vers la gauche en montée.

L’équipe britannique vire la première et se dirige vers la droite, vaguement couverte par l’Italie qui augmente régulièrement son avance. L’Italie couvre plus obstinément sur la limite droite et l’équipe britannique n’a aucun moyen de revenir sur cette deuxième montée. À la deuxième porte au vent, l’Italie abat à la marque bâbord tandis que l’équipe britannique effectue un virement-abattée pour se diriger vers le côté gauche de la descente. L’Italie empanne à la limite droite, et lors du premier croisement sous le vent, l’Italie est clairement en tête.

Aucune erreur lors de la descente pour l’Italie, elle semble très rapide et, à la deuxième porte sous le vent, elle mène avec environ 13 secondes d’avance. L’équipe britannique se dirige vers la limite droite - première fois qu’elle sort de la marque bâbord sous le vent aujourd’hui - et l’Italie vire depuis la limite gauche pour couvrir. L’Italie navigue maintenant sa propre course, choisissant les zones de pression, ignorant la couverture serrée et restant à droite - un parfait exemple de navigation sous le vent du Garbi.

À la troisième porte au vent, l’Italie est en position de force et vire avec une avance de 17 secondes, se dirigeant immédiatement vers la limite gauche tandis que l’équipe britannique effectue une manœuvre supplémentaire, sort à la marque bâbord et se dirige à droite pour la descente. Lors du premier croisement, l’Italie mène avec plus de 300 mètres d’avance. L’équipe britannique espère profiter d’une erreur de l’Italie, mais cela ne semble pas arriver.

À la dernière porte sous le vent, l’Italie arrive sur la layline bâbord, vire avec les deux planches et conserve son avance de 13 secondes, se dirigeant à nouveau immédiatement vers la limite droite. Grande séparation ici avec l’Italie à gauche, mais lors du croisement, l’Italie est clairement en tête. Naviguant à la recherche de pression, l’Italie se dirige loin à droite tandis que l’équipe britannique cherche un levier à gauche.

Rien ne se présente, et l’Italie abat à la dernière porte avec une avance de 19 secondes. Tactiques divisées lors de la dernière descente, mais l’Italie est bien en contrôle et n’a pas l’intention de céder quoi que ce soit. Empannant sur la layline tribord, l’Italie fonce vers la ligne d’arrivée à des vitesses allant jusqu’à 51 nœuds et égalise la série 3-3 avec un delta final de 17 secondes.

3 partout donc, rendez-vous demain !

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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