
Vous prenez des architectes designer italiens (Nuvolari & Lenard), pour les intérieurs Andreani Design, vous ajoutez à cela un constructeur de renommée mondiale Bénéteau, vous choisissez un nom évocateur Monte Carlo, il n’en faut pas plus pour obtenir un bateau qui n’a rien à envier aux vedettes de luxe produites dans les chantiers spécialisés.
Un essai grandeur nature
On a tendance à dire que les chantiers ne testent pas suffisamment sur le terrain. Il s’ensuit bien souvent de nombreuses modifications de détails qui ne peuvent qu’agacer l’acheteur. Pour le dernier-né de la gamme Bénéteau, le Monte Carlo MC6, ce n’est pas le cas. A son actif, on peut citer une remontée du Rhin à l’occasion du salon de Düsseldorf. Ensuite, après un retour au chantier de Saint Gilles, cap fin avril sur les Baléares, à Palma de Majorque où il a été présenté. Le navigateur qui a convoyé le bateau sur ces 1600 milles, nous a fait sans retenue le récit de sa traversée. Deux zones ont été particulièrement agitées, au large de Porto avec une forte houle et dans le détroit de Gibraltar, ce qui n’a pas empêché, ce jovial navigateur de rester de longues heures dans le confortable fauteuil de pilotage conçu par la célèbre marque Besenzoni (option). Il faut dire que ce coin navigation est particulièrement agréable. En effet, après les réglages du siège accomplis pour les adapter au pilote, on trouve entre autre à portée de mains un joystick de manœuvre placé sur l’accoudoir de droite et une électronique Simrad avec un grand écran tactile. La vitesse pour cette traversée a été en moyenne de 18 nœuds. A cette vitesse, la consommation donnée par l’ordinateur de bord est de 8 litres au mille soit environ 150 l/h.
Les aménagements extérieurs
Les designers avaient pour consignes de concevoir ce bateau dans la suite logique des Monte Carlo tout en apportant des innovations. Nous pouvons citer le flybridge de grandes dimensions avec des espaces à l’arrière pour le bain de soleil (3 personnes) ou encore une banquette réglable sur toute la largeur. Si vous préférez la sieste à l’ombre, optez pour l’option T-top à toit ouvrant souple. Ce dernier réalisé avec une armature en alliage léger ne gâche pas la ligne du bateau. Sur ce fly, nous trouvons également un meuble de cuisine avec évier eau chaude et froide et un emplacement pour le grill électrique (proposé en option). Un salon pouvant recevoir 8 personnes et une table pliante en bois.
Toujours pour le confort extérieur, la plage avant offre une grande surface plane qui part des passes avant. On peut également noter la présence de deux chaises longues escamotables électriquement. Reste le cockpit, en partie recouvert par le flybridge, avec une confortable banquette sur toute la largeur, une table qui lui fait face et le départ sur la droite du large escalier avec rampe inox qui dessert le fly. La plage de bain est équipée d’une échelle escamotable avec marches en bois massif et mains courantes inox.
Les aménagements intérieurs
Tout d’abord, on est séduit par les larges surfaces vitrées qui donnent une luminosité extrême et une vue sur la mer. Ensuite, nous trouvons dès l’entrée un meuble bas de rangement au-dessus duquel des niches encastrées peuvent servir de bibliothèque. Des détails peut-être mais qui ont l’avantage de ne pas casser le volume. A tribord, se situe la cuisine bien conçue, avec un plan de travail en Corian Bone, deux réfrigérateurs tiroirs de 75 litres, une plaque induction 3 feux, hotte et four. Seul point négatif, elle est peu éclairée naturellement. Passons à la partie repos. Nous avons un escalier de bonnes dimensions qui arrive sur une coursive centrale. Cette dernière dessert les trois cabines. Il faut s’arrêter sur la cabine propriétaire avec un grand lit (1.95/1.58 m), des penderies volumineuses, une salle de bain originale avec WC et douche indépendante et accès séparés dans la cabine. Quant à l’éclairage naturel, il se fait par deux hublots de coque panoramiques avec hublots ouvrants. Les deux cabines réservées aux invités ne sont pas en reste avec quatre hublots ouvrants sur les côtés mais également salle de bain avec douche séparée. En option, une cabine de marin dont l’accès se fait par la plateforme de bain du cockpit. Cette version trois cabines est la version standard pour la clientèle européenne. Celle-ci peut être agrémentée par différentes options. La liste est longue pas moins de 30 pour l’extérieur et 20 pour l’intérieur. Parmi elles, nous pouvons citer une cave à vin, une machine à laver avec séchoir ou encore une centrale aspirateur.
La version asiatique est bien différente. Pas de cuisine, elle est remplacée par un vaste volume et au niveau des cabines nous n’en retrouvons que deux. La cabine avant est remplacée par un salon, une petite cuisine ce qui dégage un grand espace dédié aux jeux.
La motorisation
Pour cette unité, ce sont deux moteurs Cummins de 600 CV, équipés de pods Zeus, qui ont été retenus. Côté consommation, les indications données par Bénéteau sont : à 18 nœuds (vitesse moteur 2400 t/mn) 135 l/h. C’est le régime de croisière le plus économique. Au maximum à 28,3 nœuds (3070 t/mn), la consommation donnée est de 181 l/h. Lors de nos essais, l’ordinateur de bord nous a donné une moyenne de 145 l/h. à 18 nœuds et à 3000 t/mn 230 l/h. L’accès au compartiment moteur se fait par le cockpit. Il est bien dimensionné avec suffisamment de place pour la maintenance des moteurs et des équipements.
Notre conclusion
Un bateau bien pensé pour ses aménagements. Un design original, on peut ne pas aimer, par exemple, les hublots ronds ou encore la couleur de coque turquoise, mais qui devrait séduire une clientèle méditerranéenne, en particulier, le flybridge de grande dimensions. L’ensemble des aménagements est bien pensé et réalisé dans des matériaux nobles tels que le teck et le noyer Pores Creux. L’un des points négatifs est la cuisine sans hublots et certains équipements utiles proposés en option. Les options, il est vrai qu’elles permettent de personnaliser son bateau, mais elles ont un coût non négligeable sur le prix final. Nous pouvons citer la passerelle hydraulique à 33.280 €, le taud de cockpit rétractable à 5 000 €, le siège de pilotage Besenzoni à 12 800 € ou encore l’air conditionné à 41 000 € En finition exclusive bon nombre d’options sont incluses (support d’annexe intégrée à la plateforme, plateforme hydraulique, propulseur d’étrave double poste, caméra arrière, etc. …), mais le surcoût est de 122 000 €. A titre indicatif, le bateau que nous avons testé avec toutes options coûtait 1 167 000 € HT.
Caractéristiques
Longueur hors tout 18.22 m Longueur de coque 15.97 m Largeur de coque 4.93 m Déplacement lège 19.846 kg Tirant d’air 6.40/7.40 m Tirant d’eau 1.17 m Capacité carburant 2000 l. Capacité eau 800 l Puissance moteur 2 x 600 CV Architectes designers Nuvolari & Lanard Aménagement intérieur Andreani Design Prix standard 790.000 € HT
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