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Alors que la plupart des prétendants à la fonction de maire « verdissent » leurs programmes à coup de pistes cyclables, bus propres ou voies piétonnes, ils sont très peu nombreux à proposer des alternatives fluviales ou maritimes à ces mobilités modernes. Idem pour les loisirs nautiques…
Prenez par exemple Paris et son fleuve emblématique. Dans son programme électoral de 1988, Jacques Chirac promettait de nettoyer la Seine et de s’y baigner quelques années plus tard « devant témoins ». Le Maire de Paris et futur Président de la République n’y mettra jamais un orteil. Et pourtant, avant la Première Guerre Mondiale, le fleuve accueillait des milliers de baigneurs en période de forte chaleur. Et en 1923 la baignade dans la Seine devenait officiellement interdite dans la ville des Lumières. Bien plus tard, le maire de l’époque, Bertrand Delanoë, avait évoqué cette idée avant qu’Anne Hidalgo, actuelle Maire de Paris, ne reprenne ce projet, en 2018, en promettant de « pouvoir se baigner dans le fleuve d’ici les Jeux Olympiques de Paris en 2024. » Une promesse, à plus d’un milliard d’euros qui ne figure plus dans aucun des programmes des candidats à la Mairie de Paris !
Pour la mobilité nautique dans les villes, même amnésie générale. Si le système de navettes « batobus » persiste à Paris, à la belle saison, avec au passage l’arrivée d’une nouvelle génération de navettes hybrides, le projet de « vaporetto » parisien a fait naufrage. Du côté des taxis flottants, les Sea Bubbles, les autorités ont bien donné un accord de principe. Mais on attend toujours une autorisation définitive et un changement de législation pour ce que ces bateaux à foils puissent transporter, un jour, les touristes ou travailleurs sur un fleuve sans bouchons ! Une idée qui serait élargie à d’autres grandes villes comme Lyon par exemple…
A Marseille, autre grande métropole française, les projets de navettes maritimes électriques à l’année sont un peu à l’arrêt et « mis aux oubliettes » y compris dans le programme des candidats écologistes qui plébiscitent des transports dits « propres ». Unique consensus : toutes opinions et zones géographiques confondues, les candidats aux élections municipales des villes du littoral s’accordent à vouloir réduire la présence des ferries et des paquebots de croisière les plus polluants dans les ports et les réserves naturelles. Une bonne nouvelle. Il reste aussi des candidats qui militent pour développer des pôles d’activités dans le domaine du sport ou de l’industrie nautique. Exemple avec plusieurs villes de Bretagne, Vendée ou de la région PACA. Dans un contexte de crise sanitaire, certains élus ou candidats à la fonction suprême promettent de soutenir les évènements nautiques : salons, rassemblements, régates ou grandes courses au large. Pour que la fête du nautisme continue…