
Un inventaire à la Prévert…
C’est bien tant qu’on reste en mesure de retrouver tout ce qu’on a embarqué. Dans un petit bateau, en général, tout est en vrac dans un coffre. Dans un bateau plus grand, quand il y a plusieurs coffres, des placards et ce qu’on appelle joliment des équipets, en général ils sont tous pleins.
De l’indispensable et règlementaire, de l’utile et jusqu’au superflu…
Des manilles, tous les bateaux en sont pourvus et de toutes tailles, mais il faut reconnaitre qu’elles ne servent pas bien souvent. Des couteaux, il en faut un par personne, pas plus. Une, allez deux lampes-torches, parce qu’elles ne s’allument pas toujours quand on en a besoin. Une paire de jumelles, une corne de brume, une pompe à carburant, une nourrice au cas où, et un bidon d’huile moteur parce qu’on ne sait jamais… Un moteur pour l’annexe qu’on ne sort qu’à l’occasion et qui sans doute ne démarrera pas le jour où il aurait pu servir, ce qui n’est pas grave car on n’est pas loin et que les avirons sont à poste. Combien de moteurs n’ont jamais démarré que dans le garage…
Maintenant, le rayon alimentation
Il y en beaucoup trop, sauf pour ceux qui se lancent dans de grandes traversées dont on n’a pas une idée précise de la fin. Mais pour les sorties à la journée et les croisières de quelques jours, on en prend en général bien plus qu’il n’en faut. Packs d’eau minérale alors qu’on en trouve dans tous les ports. Caisse de vin rouge voire caisses de vins rouges chez ceux qui n’ont pas compris que les taches qu’il laisse sur le gelcoat sont difficiles à ravoir… Caisse de vin blanc si on prend des maquereaux. Caisse de rosé parce que c’est un vin de bateau. Packs de bières pour tous les goûts, jus de fruits de toutes les couleurs. Caisse de champagne parce qu’il se trouve toujours quelque chose à fêter… Plus du pain, des œufs, de l’huile, du beurre surtout, des conserves au premier rang desquelles l’inégalable, l’incontournable, l’incomparable pâté Hénaff, le pâté du mataf… En général, les trois-quarts des provisions reviennent au port parce que sur les autres bateaux, les équipiers ont prévu aussi et n’embarquent pas les mains vides. Au bout du bout, cela fait beaucoup et cela fait du poids, l’ennemi de tous les moyens de transport, surtout ceux qui flottent.
Tout le monde est d’accord sur ce point, mais il y a débat voire dispute quand il faut prendre la décision d’en laisser à terre. Alors le meilleur moyen de s’entendre est d’abord de tout écrire. De noter le moindre objet embarqué et de lui trouver un emplacement définitif. On inscrit par ordre alphabétique tout ce qui entre dans le bateau. Très facile avec un téléphone portable. Si vous notez « jumelles », le mot trouvera sa place tout seul entre « jeu de cartes » et « lampe torche ». En face de chaque objet désigné une place qu’il doit retrouver impérativement chaque fois qu’il en est sorti.
Ainsi à bord où on a peu de moyens parce qu’on vit dans un espace restreint, on trouvera les moyens du bord sans avoir à tout mettre sans-dessus-dessous chaque fois qu’on en a besoin.
On résume. Sur un bateau on embarque et en notant bien où on le range :
- Ce qui est indispensable ;
- Ce qui est utile ;
- Ce qui pourrait être utile.
Et rien d’autre.