
C’est Luca Bassani, fondateur et chef d’orchestre de la marque WALLY, qui nous accueille à bord afin de nous présenter le dernier né. En yachtman averti il introduit l’idée que pour conserver une bonne vitesse en toute conditions de navigation, une étrave haute et défendue reste un élément clé (en témoigne d’ailleurs le dernier né des patrouilleurs polaires de la Marine Nationale : l’Astrolabe). De ce constat, WALLY a développé le concept du WHY 200 en exploitant au mieux ces volumes avant généreux, et en y intégrant la cabine propriétaire, le résultat est surprenant et hors norme.

La construction de la coque de 27 mètres est réalisée en résine polyester, les superstructures sont un mix polyester-carbone, et certains renforts structurels sont également en carbone.

Visite guidée…
La ligne même du WHY 200 est clairement futuriste avec une étrave droite, voire même inversée, des francs bords généreux, et des superstructures panoramiques, l’effet est saisissant et peut séduire ou surprendre selon les goûts de chacun.
Malgré une approche innovante et moderne, le travail de charpente et d’ébénisterie, très soigné, est très présent, aux côtés de matériaux et de pièces de mobiliers modernes, cette alliance est très réussie et correspond bien à l’ADN de WALLY.
En embarquant par la plage arrière, la très grande largeur (7,66 mètres) saute immédiatement aux yeux pour un navire de cette taille (27 mètres hors tout).
Deux coffres arrière permettent de dissimuler élégamment cabestan et taquets d’amarrage de chaque bord. On reviendra plus loin sur la plage arrière et sa modularité au mouillage.

On accède par quatre marches centrales, très larges, au pont principal (main deck). Le deck extérieur à ce niveau dispose de deux très grandes plages de bain latérales, ceinturées par des assises pouvant accueillir aisément 8 à 10 invités.
L’accès au salon intérieur du pont principal s’opère par une grande baie vitrée (à commande pneumatique), on pénètre alors dans un espace très sobre, la combinaison de larges lames de teak au sol et de vaigrages de couleur crème claire donnent une atmosphère chaleureuse et épurée. Le mobilier est moderne, et il est laissé à chaque armateur le choix de la décoration.

Le regard porte rapidement sur la structure verticale transparente, au centre du salon, constituée de quatre montants verticaux en carbone vernis abritant les escaliers également en carbone et réalisés en une seule pièce. Le rendu est impressionnant, le sentiment que l’escalier est suspendu dans le vide. Au-delà de permettre l’accès aux différents ponts (inférieur et supérieur), les montants en carbone de larges dimensions font partie intégrante de la structure de coque.
Dans la version essayée le salon inclut un coin cuisine-bar avec un comptoir en L sur bâbord en entrant, et sur l’avant deux grandes banquettes en L avec tables basses.

En progressant vers l’avant sur ce même niveau de pont, on pénètre alors dans la « suite propriétaire » avec une salle de bain sur chaque bord donnant accès à la cabine propriétaire. Celle-ci localisée tout à l’avant du bateau est totalement panoramique avec une vue sublime et une clarté rarement vue sur des yachts. Le style et les matériaux choisis témoignent bien des synergies entre le cabinet de design Vallicelli Studio Design et la marque Loro Piana qui a collaboré à la décoration de cette unité.

Parmi les avantages d’une cabine située autant à l’avant, citons l’absence de vis-à-vis lors des séjours dans un port, et surtout à la mer, la quiétude ressentie car il s’agit du lieu le plus éloigné de la salle des machines.
En descendant les élégants escaliers en carbone vers le pont inférieur, on accède à une coursive qui distribuent de chaque bord sur les deux cabine invités avec salle de bain. L’avant de la coursive donne sur la master cabine. Tous ces emménagements sont très soignés et le choix des coloris apporte une bonne luminosité en sus des hublots de coque.

Le pont supérieur est accessible soit par la grande descente extérieure communiquant avec les deux ponts, soit par l’escalier intérieur en carbone. On y trouve à ce niveau un salon panoramique plus petit et très cosy, avec un accès au deck extérieur situé à l’arrière. Sur l’avant du dit salon la timonerie, séparée par une cloison et porte vitrées. Le poste de pilotage occupe une grande partie de la largeur du navire, deux portes latérales à la console de pilotage permettent de se rendre sur la plage avant. Le capitaine dispose également de commandes déportées intégrées discrètement dans le pavois sur chaque bord pour accoster avec une excellente visibilité latérale.

Au final le concept d’un navire aux volumes aussi généreux permet de disposer de près de 200 m² de surfaces habitables et de 144 m² de ponts. En comparaison de tels espaces ne sont possibles auprès de la concurrence que sur des catamarans de taille identique, ou sur des navires aux longueurs nettement supérieures.

Propulsion
La motorisation est assurée par 4 moteurs Volvo Penta D13 équipés de transmissions IPS® 1200 assurant une vitesse maximale de 20 nœuds (il existe une option 4 x IPS 1350 assurant alors une vitesse de 23 nœuds). Il est à noter que WALLY a conçu le navire pour naviguer également sur deux moteurs, et permettre ainsi une vitesse de croisière de 10 à 11 nœuds avec une réduction drastique de la consommation de l’ordre de 40%
Essais en mer
Vent : Est Sud-Est 10 nœuds
Mer : belle – longue houle d’Est de 0,50 m

La question de manœuvrabilité compte tenu du fardage pouvait se poser, mais la réalité est étonnante et la finesse de manœuvre et la précision du positionnement lors de l’appareillage sont surprenantes grâce aux quatre transmissions IPS, au propulseur d’étrave et au système de commande avec joystick.
Une fois en mer et à vitesse maximale le niveau sonore est acceptable, y compris au niveau du pont inférieur et des cabines invités, l’acoustique ayant été particulièrement soignée dans la consception générale.
Il est à noter aussi que le dispositif anti-roulis est double, d’une part un système avec stabilisateurs dynamique avec ailerons (fences) très efficaces en navigation et d’autre part le système Seakeeper® qui assure aussi une stabilisation efficace au mouillage.
Lors des essais menés à Cannes, la longue houle ce jour-là, a permis de valider le concept général, en effet roulis et tangage étant à peine perceptible à bord, y compris dans la cabine avant où les effets de tangage aurait pu être gênant.
RPM |
Vitesse |
Consommation |
Niveau sonore (Db) |
1000 |
8 |
60 |
49 |
1250 |
10 |
111 |
49 |
1500 |
12 |
192 |
49 |
1750 |
14 |
303 |
50 |
2000 |
16 |
464 |
51 |
2250 |
20 |
613 |
53 |
Au mouillage
On remarquera l’intégration élégante des ancres dans le bordé de coque avec une plaque d’écubier de fermeture

Le WALLY WHY 200 révèle deux grands atouts une fois au mouillage. D’une part ses deux plages de bain latérales (une sur chaque bord) situées sur les bordés arrières et qui une fois ouvertes révèlent des véritables garages pour y stocker annexes et autres équipements de type jet-ski ou autres. Des grues hydrauliques dans les garages permettent la mise à l’eau ou la récupération avec facilité. Ces plateformes latérales à ouverture et fermeture hydraulique s’intègrent totalement dans le bordé une fois fermée. Ces plateformes sont aussi des plages de bain complémentaires et des zones d’accostage pour garder libre la plage arrière.

Le deuxième atout est la plateforme hydraulique arrière qui se déploie pour disposer d’une plateforme de bain semi-immergée avec une rampe d’accès de descente à la mer.
En conclusion
Le WALLY WHY 200 est une unité de luxe pensée sur le thème de l’innovation, tant au niveau des lignes que de l’agencement intérieur et du style. C’est délibérément un navire qui donne une profondeur de champ tant au niveau visuel que conceptuel et qui devrait ravir ses propriétaires à la mer comme au mouillage. Le chantier WALLY ne déçoit pas avec cette nouvelle ligne des WHY qui va être appelée à se décliner en plusieurs tailles. Un grand bravo à Luca Bassani et toute son équipe pour cette réalisation hors norme.
