Zoom sur les alternateurs

Equipements

Tous les bateaux équipés d’un moteur in-bord voire d’un hors-bord de plus de 10 CV possèdent un alternateur. Lorsque le moteur tourne, cet équipement est censé recharger les batteries et compenser la consommation électrique du bord. En pratique, c’est rarement le cas et, souvent, on est amené à modifier ou à changer celui d’origine par un plus puissant ou bien on se tourne vers d’autres moyens de recharge.

Tous les bateaux équipés d’un moteur in-bord voire d’un hors-bord de plus de 10 CV possèdent un alternateur. Lorsque le moteur tourne, cet équipement est censé recharger les batteries et compenser la consommation électrique du bord. En pratique, c’est rarement le cas et, souvent, on est amené à modifier ou à changer celui d’origine par un plus puissant ou bien on se tourne vers d’autres moyens de recharge.

Le principe d’un alternateur

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Alternateur Vetus© Albert Brel

Un alternateur est un élément mécanique qui, lorsqu'il est mis en rotation, transforme l'énergie mécanique en énergie électrique. La partie tournante (rotor) est constituée de trois électro-aimants et la partie fixe (stator) de trois bobines décalées de 120°. Lorsque l’électro-aimant passe devant les bobines du stator, un courant alternatif triphasé apparaît aux bornes des bobines d’où le nom d’alternateur. Ce courant, pour être compatible avec les batteries est ensuite converti en continu par des diodes et stabilisé par un régulateur. Sur la majorité des moteurs marins, les alternateurs sont identiques à ceux utilisés en automobile, il en est de même des batteries. Théoriquement, on devrait retrouver en marine, les mêmes résultats que sur une voiture et avoir des batteries toujours chargées. C’est sans compter sur l’installation et l’utilisation qui en est faite. Sur une voiture, on a un alternateur, une batterie. Lorsque le moteur tourne, il recharge la batterie et fournit le courant nécessaire aux équipements. Lorsqu’il est arrêté, la consommation est minime, elle se résume à celle de petits équipements comme l’horloge, l’alarme… Sur un bateau, on a bien souvent deux parcs de batteries (moteur et servitudes) qui doivent être indépendants et la consommation est loin d’être négligeable lorsque l’on est à l’arrêt (éclairage, réfrigération, électronique, etc.). Il en est de même en navigation sous voiles. Il faut donc emmagasiner suffisamment d’énergie dans les batteries lorsque le moteur tourne pour compenser la consommation lorsqu’il est à l’arrêt. Un alternateur standard peut-il assurer cette contrainte ? pour le savoir, voyons quelles sont les limites.

Un alternateur peut-il recharger à 100% les batteries ?

Un alternateur standard fournit une tension maximum de 14.2 volts et un courant, suivant sa puissance, de 45 à 115 ampères et il ne possède aucun réglage. Sur un bateau, l’installation standard est constituée d’un alternateur, de deux parcs batteries avec entre l’alternateur et les batteries, un répartiteur chargé d’orienter le courant vers les deux parcs batteries. En pratique, l’alternateur voit les deux parcs mais ceux-ci sont isolés entre eux. Le répartiteur standard est constitué de diodes qui provoquent une chute de tension d'environ 0,6 volts quel que soit le courant qui le traverse. En prenant en compte cette donnée, on a aux bornes de la batterie (14.2 - 0.6), 13.6 volts. Toutes les batteries de la nouvelle génération demandent entre 14.5 et 15.5 volts pour être rechargées au maximum. Une tension trop basse a deux conséquences, elle ne permet pas de recharger à 100% les batteries (moins de capacité disponible) et contribue à un vieillissement prématuré par sulfatation des plaques.

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Chargeur d'alternateur

Les limites d’un alternateur standard

Si la batterie est déchargée, l’alternateur fournit au départ un courant maximum et une tension faible. En fonction de l’état de charge de la batterie, le courant décroit et la tension augmente. Par exemple, sur une batterie de 120 Ah déchargée à 50%, un alternateur de 75 ampères fournit au départ un courant de 60 ampères sous une tension proche de 13 volts. Le courant décroît rapidement pour n’être que de 5 à 8 ampères au bout d’une heure. Ce qui fait qu’au bout d’une heure, on a injecté que 15 ampères dans la batterie sous une tension moyenne de 13.5 volts. Ce courant ne représente que ¼ de la décharge qui est de 60 ampères, sous une tension au maximum de 13.75 volts voire 13.15 volts si on utilise un répartiteur de charge. Dans ces conditions, très souvent rencontrées, même au bout de plusieurs heures moteur, la batterie ne retrouve pas sa pleine charge.

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Contrôleur de batterie

Les moyens pour retrouver une pleine charge

Pour retrouver une pleine charge des batteries dans un temps relativement court, il faut que l’alternateur délivre un courant important sous une tension élevée. Un alternateur standard ne peut pas remplir ces deux conditions, il est conçu pour entretenir les batteries de démarrage qui ne subissent pas de décharges profondes. Pour pouvoir utiliser toute la puissance que l’alternateur peut fournir, il faut remplacer son régulateur par un système évolué (chargeur d’alternateur). Le principe du chargeur d’alternateur type Sterling est de tromper l’alternateur. Il indique à ce dernier que la batterie est déchargée pour qu’il puisse fournir un courant maximum. Ce courant est ensuite transformé par l’amplificateur de tension. En pratique, il travaille comme un chargeur de batterie en trois phases boost/absorption/floating. Pendant la phase boost il fournit le courant maximum, ensuite il égalise la tension et, lorsque les batteries sont chargées il passe en mode floating en fournissant uniquement le courant demandé par le bord. Son installation se résume à le mettre à la place du répartiteur standard. Il possède deux sorties pour recharger indépendamment les batteries moteur et celle de servitudes. Chaque phase peut être réglée en fonction de la technologie des batteries. Vous pouvez également vous orienter vers un régulateur d’alternateur (sans répartiteur) et remplacer le répartiteur à diode d’origine pas un électronique sans perte de tension. En pratique, si vous naviguez à la voile et démarrez le moteur pour recharger les batteries, en fonction du temps de fonctionnement et de l’état des batteries, vous n’irez pas au-delà de la phase d’absorption. Si vous faites plusieurs heures au moteur, là vous passerez en floating et le courant que vous consommez, sera compensé par l’alternateur, dans la limite de sa puissance. En résumé, on recharge efficacement les batteries dans un temps réduit.

La vitesse moteur optimum pour bien recharger

Un alternateur se stabilise (courant / tension) à environ 1800 t/mn. Entre ce dernier et le moteur, il y a une courroie et des poulies. En pratique, on lance le moteur et on réduit sa vitesse pour obtenir un fonctionnement régulier avec un minimum de bruit et de vibration. Compte tenu du rapport des poulies, une vitesse moteur entre 800 et 1200 t/mn est suffisante. Deuxième point important, le temps de recharge. Pour éviter des décharges profondes et permettre à l’alternateur de travailler dans de bonnes conditions, il est conseillé de les recharger lorsque l’on estime avoir consommé 20 à 30% de leur capacité. Par exemple, 40 à 60 ampères sur un parc batteries de 200 ampères.

Les moyens de contrôle bien souvent insuffisants

La majorité des bateaux est équipée d’un voyant de charge qui vous indique que l’alternateur charge, d’un voltmètre qui donne la tension de la batterie et, éventuellement, d’un ampèremètre pour connaître le courant consommé et produit. Ces moyens sont insuffisants pour gérer son énergie. Seul un gestionnaire de batteries encore appelé contrôleur est à même de vous donner toutes les informations : tension, courant (consommé et produit), état des batteries, etc. C’est un appareil simple, facile à installer même par un non professionnel et peu onéreux (entre 170 et 380 euros).  

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max Billac
Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…